Des livres pour l’été

Les bénévoles de la bibliothèque vous proposent quelques titres pour l’été : des livres de 2020 et 2021  qu’elles ont aimés.

Ce n’est qu’une toute petite sélection parmi les très nombreux livres que vous pouvez emprunter à la bibliothèque. Le catalogue des livres qui sont venus enrichir le fonds en 2019, 2020 et au premier semestre 2021 est consultable en cliquant ici. (Sans oublier tous les ouvrages des années précédentes !)

Andrée vous propose :

Le petit-fils – Nickolas Butler (2020)

L’amour, l’amitié et questionnements sur la foi sont les fondements de ce roman.
Si vous êtes grand-parent, vous comprendrez mieux le bonheur de Lyle et Peg à vivre avec Issac âgé de 5 ans. Lorsque leur fille projette de quitter le domicile familial avec Isaac, vous prendrez part sans doute à leur inquiétude à la fois face à la solitude de couple et face au devenir d’Isaac tant choyé. En effet, leur fille a rencontré un prédicateur dont les motivations ne semblent pas honnêtes notamment aux yeux de son père.
J’ai aimé l’histoire ainsi que les descriptions des paysages du Wisconsin et le portrait des personnages attachants. L’auteur réussit à nous transporter parmi eux.

Ces orages là – Sandrine Collette (2021)

Histoire bouleversante, haletante comme sait si bien les écrire Sandrine Collette. Clémence fuit, mais que fuit-elle ? Dès le démarrage du roman quelques clés de compréhension nous sont données. Ensuite, au gré des rencontres que Clémence tisse dans sa nouvelle vie, des détails de la vie d’avant, nous sont révélés. Clémence est fortement perturbée en envisageant que son ancien ami puisse la retrouver.
Comme souvent, Sandrine Collette nous fait vivre intensément les angoisses de Clémence pour enfin dans le dernier quart du volume laisser entrevoir la sortie du tunnel.

 

 

Annick a choisi :

Les Grâciées – Kiran Milwwod Hargrave (2020)

Double dépaysement dans ce roman : nous voilà ramenés 400 ans en arrière, d’une part, et d’autre part dans une région pour le moins inhospitalière, le nord de la Norvège, quelque part du côté du cercle polaire. L’histoire se déroule sur une île, Vardo, où des femmes vont devoir faire face à la disparition de leurs hommes dans une tempête magistrale, à la faim, à l’oppression des quelques hommes qui sont encore là : les représentants des autorités civile et religieuse. Toute femme qui ne se soumet pas est une « sorcière », qui plus est, si elle est issue du peuple inuit ou si elle entretient des liens avec ce peuple. Le climat d’intolérance, de misogynie qui règne dans ce minuscule village, mène à la torture, à la mort s’il le faut. Mais ces femmes ne manquent pas de ressources. Je vous laisse découvrir la signification du titre afin de ne pas trahir l’histoire qui m’a véritablement passionnée, d’autant plus qu’elle est basée sur des faits réels. Je n’ai pu m’empêcher de penser à des événements plus actuels : il y a toujours des femmes qui ne se soumettent pas et qui en payent le prix. L’un des mes livres préférés de l’année 2020.

Autopsie pastorale – Frasse Mikardsson (2021)

Je viens de lire ce roman : il m’a séduite par l’originalité de son sujet. Nous assistons à ce que j’appellerai « l’autopsie d’une autopsie ». Le hasard des lectures : il s’agit encore de la Scandinavie, mais cette fois de la Suède. L’auteur (un parfait inconnu pour moi) est un franco-suédois, docteur en éthique médicale, qui exerce la médecine légale en France après avoir longtemps travaillé en Suède. Je pense qu’on peut donc lui faire confiance en ce qui concerne les abondants détails donnés sur l’autopsie d’une pasteure de l’église luthérienne à la retraite, retrouvée morte à son domicile (eh oui ! il faut prendre « pastorale » au sens religieux et ne pas imaginer un crime commis dans une prairie verdoyante au milieu des moutons !). Nous allons d’abord louvoyer dans les méandres de l’administration suédoise : faut-il vraiment faire une autopsie, n’est-ce pas une mort naturelle, qui va décider de cette autopsie, etc… Puis, une fois l’autopsie décidée et réalisée, nous voilà embarqués dans les analyses toxicologiques, chimiques, (l’auteur nous noie un peu trop dans les détails des teneurs en plomb et autres métaux lourds, dans les isotopes… et tutti quanti).
Mais il est quand même passionnant de découvrir par quelles hypothèses, recherches, retours sur l’histoire, les médecins légistes vont finir par mettre au jour une réalité surprenante.
Bien sûr, qui dit autopsie dit liquides organiques et autres joyeusetés : si vous ne supportez pas la vue du sang ou/et si vous avez peur des piqûres, il vaut mieux vous tenir à l’écart de cette autopsie,fût-elle pastorale !

Séquences mortelles – Michaël Connelly (2021)

L’été, on lit des polars paraît-il… moi j’en lis toute l’année ! Ce livre récent de Connelly a pour personnage principal le journaliste Jack McEvoy, que l’on a vu dans le passé dans « Le poète » en 1997 et dans « L’épouvantail » en 2010. L’enquête menée par Jack McEvoy nous entraîne (toujours à Los Angeles) dans le monde du séquençage ADN très courant aux USA pour retrouver ses ascendants, ses cousins, sa famille proche ou lointaine. (En France, ces tests sont toujours interdits). Tout se passe bien sûr par internet, dans des systèmes dits inviolables, mais quand l’argent et un serial-killer s’en mêlent… la catastrophe ne tarde pas à arriver. J’ai suivi avec intérêt l’enquête de Jack McEvoy, pimentée par ses relations féminines, ses problèmes avec son rédacteur en chef et surtout par sa confrontation avec la police « officielle » de Los Angeles qui ne va pas hésiter à le considérer comme le suspect N°1 dans le meurtre d’une jeune femme. Comme toujours, les romans de Connelly sont addictifs : on a envie de savoir comment ça se termine. Mais il y a aussi, dans ce livre une réflexion sur ce monde d’internet, avec son « dark web », ses dérives, les dangers qui surgissent derrière un simple « clic ». Je suis une fan de Connelly, je ne peux donc que vous conseiller la lecture de ces Séquences mortelles !

 

Marie-France a aimé :

Les enfants sont rois – Delphine de Vigan (2021)

Le roman  oppose deux familles, deux mères, surtout : Clara la discrète et Mélanie qui veut être dans la lumière.
Mélanie, mère de deux enfants, Kimmy et Sammy, (6 et 8 ans) s’ennuie. Elle regarde les sites internet et adhère à l’un d’eux. Elle filme ses enfants, poste leurs jeux… Les enfants sont couverts de cadeaux et les parents s’enrichissent : des millions en vue !
La petite fille, qui jouait devant l’immeuble, est enlevée (C’est le début du roman)
Une enquête est menée par Clara, la policière, sans résultats, jusqu’à ce qu’une ancienne locataire de l’immeuble ramène la petite fille, l’enfant star qu’elle voulait protéger. Plus tard, la vie de ces enfants sera gâchée par cette exposition sur le net. Ce roman pose le problème des enfants influenceurs qui sont mis en scène plusieurs fois par semaine dans des vidéos qui peuvent paraître inoffensive mais qui font des dégâts dans leur vie.
Quelle est la responsabilité des parents ? Ils ne sont pas les détenteurs du droit à l’image de leurs enfants, ils en sont les protecteurs !
Clara, l’enquêtrice pose le problème du rôle de la police et par la suite celui du législateur.
Quelle est la responsabilité des marques qui font du placement de produits ?
Belle analyse du processus de destruction de ces enfants stars !

L’ami – Tiffany Tavernier (2021)

Deux familles voisines : les pères, Thierry et Guy sont amis.
Thierry est régulièrement intrigué par des bruits provenant de la maison de son voisin. Un jour, le choc ! Ambulances, policiers, le drame !
Guy se révèle être un tueur en série : plusieurs petites filles ont été tuées. Les crimes ont commencé il y a longtemps.
Pour Thierry, déni, culpabilité, colère… Son monde est dévasté ! Comment n’a-t-il pas vu que son ami était un monstre ? Son couple est brisé, sa femme le quitte, il mesure enfin l’ampleur de sa solitude.
L’analyse psychologique de l’évolution de Thierry est passionnante : c’est tout l’intérêt de ce roman.

 

Le conseil de Monique :

Betty – Tiffany McDaniel (2020)

La narratrice, Betty Carpenter, née d’un père indien dans une fratrie de huit enfants, raconte sa vie dans l’Ohio, après avoir erré avec sa famille dans l’Amérique des années 60/70.
Elle dépeint les paysages luxuriants, évoque les croyances Cherokee et exprime son admiration pour son père qui connaît les plantes « médecine ». Elle décrit les lubies de ses soeurs, de son frère, handicapé mental, à l’imagination débordante. C’est l’aspect optimiste du roman.
Mais le récit traite aussi de la rudesse de la vie, des problèmes de la mère de famille qui perd parfois l’esprit et tente de se suicider. Betty évoque aussi l’inceste qui frappe cette famille à chaque génération.
Nombreux sont les sujets abordés (peut-être un peu trop) au travers de cette saga familiale : la question des indiens et de leur intégration, la puissance de l’imagination, l’inceste, la vie éparpillée d’une petite fille qui supporte bien plus que son âge ne le devrait…
Ce n’est pas un roman léger mais il se lit facilement malgré ses 700 pages ! Ames tendres s’abstenir !

Le dernier enfant – Philippe Besson (2021)

Anne-Marie et Patrick s’apprêtent à se séparer de leur 3ème et dernier enfant qui les quitte pour entrer en faculté.
A travers la dernière journée passée avec leur fils, l’auteur décrit les petits moments intimes et surtout les pensées de la mère qui voit son denier enfant partir : dernier petit-déjeuner, déménagement jusqu’au studio du fils, dernier repas au restaurant.
Puis retour à la maison. Pour tuer le temps et remplir le vide, Anne-Marie téléphone à sa fille en Espagne, à son fils, et rend visite à sa meilleure amie. Elle trouvera enfin du réconfort dans l’amour attentif de son mari.
C’est un roman sobre, très nuancé, qui décrit la souffrance d’une mère, son vacillement devant cette maison vide. Des détails précis et touchants, des mots justes, tout l’art de Philippe Besson !

 

Les coups de coeur de Malou :

La maison des hollandais de Ann PATCHETT (2021)

Le personnage principal de ce roman est « la maison des hollandais ». Une espèce de château à la Disney, construit dans la banlieue de Philadelphie à la fin des années 1920 par des hollandais qui ont fait fortune en Amérique. David et sa soeur aînée Maeve, vont y passer des années merveilleuses malgré la disparition de leur mère et la relative indifférence de leur père. A la suite de péripéties que je vous laisse découvrir, David et Maeve vont être chassés de cette maison,à la mort de leur père, et ils ne s’en remettront jamais. Nous les suivons pendant de très longues années, rythmées par des retours « devant » la maison puisqu’il ne peuvent y pénétrer.
Après « Orange amère », le nouveau roman de l’américaine Ann Patchett « La maison des hollandais » porte une fois encore sur les liens familiaux : un frère et une sœur font tourner toute leur vie autour du souvenir de leur maison d’enfance. Grand roman sur la famille, l’absence, et le passé qui nous tient prisonnier.
De la belle littérature américaine !

Les secrets de ma mère – Jessie Burton (2020)

Un après-midi d’hiver de 1980, en plein coeur de Londres, Elise Morceau rencontre Constance Holden et tombe instantanément sous son charme. Connie, audacieuse et magnétique, est une écrivaine à succès dont le dernier roman va être adapté au cinéma par l’un des plus gros studios d’Hollywood. Elise suit Connie à Los Angeles, la ville par excellence du rêve et de l’oubli. Mais tandis que Connie s’enivre de l’énergie de cette nouvelle vie où tout le monde s’enveloppe de mensonges et tente d’atteindre les étoiles, Elise commence à perdre pied. Au cours d’une fastueuse soirée hollywoodienne, elle surprend une conversation qui l’entraînera à prendre une décision radicale qui pourrait bouleverser sa vie. Trois décennies plus tard, en 2017, Rose Simmons cherche des réponses sur sa mère, qui a disparu sans laisser de traces alors qu’elle n’était qu’un bébé. Rose a découvert que la dernière personne à l’avoir vue est Constance Holden, une écrivaine oubliée qui s’est retirée de la vie publique alors qu’elle était au sommet de sa gloire. Rose se retrouve irrépressiblement attirée sur la piste de Connie, en quête d’indices sur les secrets de son passé. Cette histoire lumineuse, au souffle romanesque puissant, nous emporte dans une quête d’identité remarquablement orchestrée.
Avec son troisième roman, Jessie Burton séduit une nouvelle fois et confirme son talent de conteuse : elle nous retrace l’histoire d’une femme en quête d’elle-même, de son identité. Il nous révèle les secrets d’une famille enfouis pendant des années par un père brisé et encore dépassé. Un superbe roman touchant et juste.
(A noter ses deux précédents romans, tout aussi captivants : « Miniaturiste » (2014) et « Les filles au lion » (2016) également disponibles à la bibliothèque)

Une saison douce de Milena AGUS (2021)

Dans un petit pays à l’intérieur des terres sardes, le Campidanese, rendu à la monoculture d’artichaut et aux mauvaises herbes, la vie des habitants se déroule sans trop de secousses, à l’abri des murs gris ciment des maisons rénovées. Un pays « perdu », sans plus aucune vocation, comme échoué, oublié du monde qui l’entoure. Jusqu’à ce qu’arrivent « les envahisseurs » : une poignée de migrants venus de loin et de volontaires qui les accompagnent, censés s’installer dans le Rudere, une maison abandonnée ouverte à tous les vents. Tout le monde est déconcerté, paysans et envahisseurs : « Ce n’est pas le bon endroit », répète-t-on dans les deux camps – l’un s’effraie d’une telle nouveauté tombée du ciel, l’autre se sent catapulté dans ce « coin perdu » où les trains ne s’arrêtent plus. Mais la vie, même quand elle semble glisser dans l’absurde, est toujours ouverte à l’avenir, dans un éternel « faire, défaire et refaire ». Et en cette saison imprévisiblement douce, grâce à cette étrange assemblée humaine, les potagers commencent à donner, le Rudere à se peupler et les émotions à se partager.
Avec « une saison douce », Milena Agus réussit l’exercice difficile de transformer la grande et douloureuse question des migrants en une histoire simple, avec un regard tendre et décapant.
Une leçon de vie d’une rare intelligence. Un magnifique roman !

Étés anglais / La saga des Cazalet Tome I – Elizabeth Jane Howard (2020)

Juillet 1937. À Home Place, au coeur du Sussex, jardiniers, femmes de chambre et cuisinière sont sur le pont. La Duche orchestre le ballet des domestiques avant l’arrivée de ses trois fils, Hugh, Edward et Rupert Cazalet, en chemin depuis Londres avec épouses, enfants et gouvernantes. Où dormira Clary, adolescente mal dans sa peau en plein conflit avec sa belle-mère ? Quelle robe portera Villy, ancienne ballerine désormais mère au foyer ? Polly, terrorisée à l’idée qu’une guerre éclate, s’entendra-t-elle avec sa cousine Louise qui rêve de devenir actrice ? Rachel, la seule fille de la Duche, trouvera-t-elle un moment pour ouvrir la précieuse lettre de son amie Sid ? Non-dits, chamailleries, profonds chagrins… Aux préoccupations des adultes font écho les inquiétudes des enfants, et à la résilience des femmes, qu’elles soient épouses, fillettes ou domestiques, répond la toute-puissance – ou l’impuissance – des hommes. L’été regorge d’incertitudes mais, sans l’ombre d’un doute, une nouvelle guerre approche : entre pique-niques sur la plage et soirées auprès du gramophone, il faudra inventorier lits de camp et masques à gaz.
« La saga des Cazalet : Etés anglais » : premier tome d’une saga en cinq volumes, cette fresque familiale profondément humaine, où les enfants occupent une place de choix, se révèle addictive dès les premières pages.
La saga qui vous accompagnera durant vos vacances ; les trois premiers volumes sont sortis.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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